La Peste de Provence (mai 1720 - mai 1722) - Grambois est un village dans le Vaucluse, Luberon, France
Gravure de 1656 représentant un médecin de peste affublé de son masque au long bec caractéristique renfermant des épices pour éloigner l'odeur des cadavres supposée être la cause principale de l'épidémie, selon la théorie des miasmes.
Avis au public de 1720 concernant l'enlèvement des cadavres morts de la Peste.
La tristement célèbre épidémie de peste qui enflamma la Provence de 1720 à 1722 épargna Grambois, comme, du reste, une bonne partie de la Haute-Provence. Contrairement à certaines des communautés voisines, la nôtre ne connut pas les affres de ce mal invisible que l'on avait un peu oublié et qui resurgit de manière si spectaculaire au début du XVIIIe siècle.
L'accostage à Marseille en mai 1720 du Grand-Saint-Antoine, venant de Syrie avec à son bord une cargaison d'étoffes contaminées, fut à l'origine de cette épidémie qui, de là, se diffusa dans toute la région.
Une des particularités de cette peste fut l'ampleur des mesures policières prises et qui s'étendirent à toute la Provence. Le célèbre Mur de la Peste dont des vestiges sont encore visibles, fut édifié pour empêcher, autant que possible, la contagion. En mai 1722, l'épidémie s'éteignit enfin, signal d'un progressif retour à la normale. C'était la dernière fois que la Peste frappait en France mais Marseille perdit environ 40 000 habitants sur 90 000 âmes estimées.
À Grambois, l'évènement ne fut évidemment pas sans influences dans la vie de la communauté, qui utilisa tous les moyens pour se protéger, tant sur le plan matériel que spirituel : des mesures de contrôle drastiques jusqu'aux implorations à Saint-Pancrace, patron de Grambois, rien ne fut négligé tant la contagion était redoutée.
Sources :
- Maurice Agulhon et Noël Coulet, "Histoire de la Provence" - 1996, P.U.F. (Que-sais-je ?)
- François-Xavier Emmanuelli, "La Provence Moderne, 1481-1800" - 1991 (Éditions Ouest-France)